Les glorieux pas si glorieux
Je suis plus souvent déçu que comblé par les Canadiens de Montréal! Rarement, je suis excité par un de leurs matchs et pourtant, c'est mon club depuis la nuit des temps! En toute conscience, j'ai vécu deux petites Coupes Stanley des glorieux. D'ailleurs, on ne devrait plus utiliser ce terme pour cette équipe. Le terme glorieux fait vraiment partie d'une autre époque, une époque en noir et blanc!
Et quand les journalistes, les supposés experts devant l'éternel nous disent que le joueur québécois rêve de porter le chandail de la Sainte-Flanelle, c'est qu'ils passent trop de temps dans leurs salles de presse et non dans les arénas de la belle province pour parler ainsi.
Personne ne rêve de porter le chandail d'une équipe qui n'a rien cassé dans les 27 dernières années. La seule chose qui aura réussi à casser, c'est le patrimoine de cette équipe qui nous est enfoncé dans la gorge comme si le passé était garant de l'avenir.
Nos joueurs sont meilleurs au golf qu'au hockey et ce n'est pas peu dire. La seule chose qui a sauvé cette équipe, c'est le marketing du logo et le départ des Expos! Quand tu deviens la seule équipe professionnelle d'une si grande ville, nécessairement comme Jules César, tu t'assis sur tes lauriers. Ce ne sont pas les moineaux de la ligue canadienne de football qui vont venir te concurrencer ni le CFMTL dans une ligue de division 2.
Dans le temps, l'été, personne ne parlait du Canadien dans les lignes ouvertes. Nous avions assez de matériel avec nos Expos, nos amours, pour le meilleur et souvent le pire. Maintenant, deux appels sur trois en juillet sont sur le 4e trio du Tricolore!
Ce qui crée une atmosphère malsaine pour toute la communauté sportive québécoise, incluant l'organisation du Canadien au complet, les journalistes papier numériques, radio et télé, les blogueurs et les partisans. Nous sommes plongés dans un vortex sans fin avec ses milliers d'émissions et de reportages sur le comment du pourquoi!
Je regarde les parties de mon club comme un automate, comme un zombie. C'est presque devenu une corvée comme la vaisselle. Moi qui à l'adolescence avais de la misère à dormir la veille d'un match du Canadien contre les Bruins au bon vieux Garden de Boston! J'en faisais presque une maladie. Maintenant, la plupart du temps, mon club m'apporte dans les bras de Morphée. Il m'endort, il est devenu un très bon sédatif! Ce club est devenu tellement corporatif!
C'est peut-être une partie du problème, le propriétaire gère son club comme il gère sa bière. Tout est calculé, rien n'est laissé au hasard. Je suis peut-être blasé ou vieux ou les deux. Je suis devenu celui qui dit « dans mon temps ». Voir mon équipe être gérée comme la CIA, ça me répugne au plus haut point, je dirais même que ça me défrise, même si je ne suis pas du tout frisé.
Preuve que le hockey n'est plus folklorique et loin de là. Maintenant, on fait l'apologie des statistiques avancées.
10 dernières chroniques
