Évidemment, lorsqu'un joueur est considéré comme « le plus utile à son équipe », en plus d'être dominant au niveau statistique, il serait facile de croire que le brio de celui-ci permet à sa formation d'être dominante elle aussi. Toutefois, le hockey étant un sport d'équipe, ce n'est malheureusement pas toujours le cas.
En effet, à la suite de l'élimination des Oilers d'Edmonton en quatre matchs face aux Jets, une statistique intrigante a fait le tour des médias sociaux. Cette statistique montre une mauvaise tendance qui s'est développée dans les dernières années, et qui ne garantit pas du succès aux équipes des joueurs remportant le trophée Hart.
Ainsi, assumant que Connor McDavid sera le prochain récipiendaire, aucun des trois derniers gagnants du trophée Hart n'a réussi à remporter un match en séries d'après-saison.
Connor McDavid, cette saison, s'est fait balayer par les Jets. Encore du côté des Oilers, Leon Draisaitl, l'an passé, s'était incliné en quatre matchs contre les Blackhawks durant la ronde de qualifications (et les qualifications n'étant pas considérées comme des séries, la seule victoire des Oilers ne compte pas). Et finalement, Nikita Kucherov, après une saison historique autant au niveau personnel que collectif, avait vu son équipe du Lightning se faire montrer la porte en quatre parties contre les Blue Jackets il y a deux ans.
Il faut donc remonter à Taylor Hall, lors de la saison 2017-18, pour trouver une victoire en séries pour un récipiendaire du Hart, et encore là, les Devils de Hall s'étaient inclinés en cinq parties devant le Lightning de Tampa Bay. D'ailleurs, seulement trois des dix derniers récipiendaires (toujours en comptant McDavid cette année) ont réussi à passer le premier tour éliminatoire, et le dernier à avoir remporté la Coupe Stanley est Martin St-Louis en 2003-04.
Simple coïncidence ou mauvaise tendance, cela reste à voir. Mais une chose est sûre, cette statistique nous amène à nous interroger. Comment des équipes portées par « le meilleur joueur de la ligue » (en théorie), peuvent connaître aussi peu de succès quand ça compte, soit en séries?
Serait-ce parce que le fait d'avoir un gros nom dans l'équipe fait de celui-ci le centre d'attention de l'équipe, et qu'il est difficile pour ses coéquipiers de performer à leur plein potentiel dans l'ombre de celui-ci? Nous n'aurons probablement jamais la réponse à cette question, mais en attendant, nous pouvons souhaiter à toutes les équipes du circuit Bettman de ne pas voir un de leurs joueurs gagner ce trophée dans un avenir rapproché.