C'est bel et bien ce qui se produit alors que Jake Evans semble avoir gagné un poste régulier au centre du 4e trio.
Nous avons été témoin de l'efficacité du jeune en désavantage numérique, mais selon son ancien entraîneur-chef Jeff Jackson, Evans a plusieurs autres cartes dans sa manche.
Lors de son année de repêchage, Evans évoluait pour les Buzzers de St. Michael's dans le junior A. Ce dernier avait un engagement avec l'Université Notre-Dame pour la saison suivante.
C'est à ce moment que Jackson, entraîneur de Notre-Dame, est intervenu auprès d'Evans qui semblait prendre tout ça à la légère.
«On s'est demandé au début s'il n'aurait pas dû jouer une année supplémentaire dans le junior. En fait, je lui avais parlé à la mi-chemin de sa dernière année en Ontario. Je trouvais qu'il se la coulait douce un peu.»
Selon Jackson, c'est plutôt un manque de maturité qui caractérisait ce manque de motivation.
«Quand je l'ai observé à St. Mike's, je voyais déjà chez lui des attributs que l'on retrouve chez un joueur qui connaît du succès. Il avait un esprit très aiguisé sur le plan hockey. Et il y avait un peu de fougue dans son jeu.»
Dès son arrivée chez Notre-Dame, Jackson a dû ramener à l'ordre Evans plus souvent qu'autrement, lui qui manquait de discipline.
«J'ai dû le punir un peu parfois, car il écopait de pénalités inutiles. Il a fallu que je le calme. Il ne craignait pas le jeu robuste, mais ce n'était pas le premier élément que je voulais voir chez lui», a mentionné Jackson lors d'une vidéoconférence.
C'est lors de sa deuxième année qu'Evans s'est vraiment démarqué tant sur le plan défensif qu'offensif, lorsque son entraîneur a décidé de l'employer au poste de centre.
«On a eu droit à quelques avant-goûts de son éclosion lors de sa première année, mais il a vraiment pris son erre d'aller quand je l'ai replacé au centre. J'ai commencé à comprendre à quel point il était intelligent.»
Evans a toujours su que sa faiblesse se retrouvait dans son coup de patin. Il a toutefois fait tout en son possible pour combler celle-ci par l'intelligence de son jeu.
«Je savais qu'il avait l'intelligence et la fougue. Mais j'étais toujours préoccupé par son coup de patin, a mentionné Jackson. Toutefois, j'ai eu des joueurs qui ont pallié cette faiblesse avec leur quotient intellectuel sur la patinoire. Je sentais qu'il pouvait être l'un de ces gars.»
Petit à petit, Evans est devenu le leader de son équipe. Notre-Dame s'est même rendue en finale du championnat national, en grande partie grâce à Evans.
«On a atteint la finale du championnat lors de sa dernière année. Il était constamment à l'origine du but égalisateur ou du but gagnant tard dans les matchs. C'était en grande partie grâce à notre caractère, et il était le leader de cette équipe, ce qui est assez révélateur.»
Cette saison, Evans compte deux buts en 12 rencontres avec le Tricolore. Selon Jackson, il pourrait très bien gravir les échelons rapidement avec le CH. Assisterons-nous à l'ascension de Jake Evans cette saison? Cela reste à voir.