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Un Carey Price espagnol aux inspirations québécoises

PUBLICATION
Zacharie Gingras-Tourangeau
24 novembre 2021  (11h50)
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Connaissez-vous le nom d'Ander Alcaine? Probablement pas. Et pourtant, ce gardien aurait très bien pu devenir le tout premier espagnol à faire sa place au sein du circuit Bettman, il y a quelques années de cela.

Originaire de la petite ville de Jaca, soit l'une des rares communes espagnoles ou le hockey surpasse le soccer, Alcaine est tombé en amour avec le hockey à l'âge de cinq ans, en assistant à un entraînement d'un petit club local. C'est toutefois pour une raison assez farfelue qu'il a choisi le poste de gardien de but.

« Dans ma première équipe, notre entraîneur était un Russe. Je ne comprenais absolument rien de ce qu'il disait et je savais qu'il faisait patiner les joueurs qui le faisaient répéter. J'ai donc opté pour la position de gardien! », a-t-il ainsi raconté.

Celui-ci s'est ensuite inspiré de deux légendes du hockey québécois, Patrick Roy et Martin Brodeur, pour calquer son jeu et éventuellement devenir dominant dans les plus hauts niveaux de son pays et en équipe nationale. Peu de temps après avoir été engagé par le club français de Briançon, en France, Alcaine se fait particulièrement remarquer lors d'un camp de hockey organisé par l'actuel entraîneur des gardiens des Panthers, François Allaire.

« Dans le groupe senior, il y avait cinq ou six gardiens qui jouaient dans la Ligue nationale, notamment. Mais Ander était constamment en tête du peloton. », a expliqué ce dernier.

Un rêve qui tourne à la catastrophe

Invité, en 2012, par ce même Allaire pour participer au camp des recrues des Maple Leafs de Toronto, Alcaine est donc passé tout près de réaliser son rêve, mais un mauvais concours de circonstances a mis fin à ce parcours inédit.

En effet, en raison de la chaleur, aucune patinoire intérieure ou extérieure n'est accessible l'été en Espagne. Alcaine a donc dû s'entraîner uniquement au gymnase durant l'été précédant le camp, ce qui lui a évidemment donné un temps de retard sur les autres recrues des Leafs.

De plus, l'équipement d'Alcaine appartenait au club de Briançon, qui a pris la décision de le conserver. C'est donc avec un équipement tout neuf qu'Alcaine s'était présenté au camp. Une situation loin d'être idéale, surtout pour un gardien de but.

Finalement, le cerbère apprend, en septembre 2012, que l'état de sa mère atteinte d'un cancer s'est grandement aggravé. Il décide alors de mettre sa carrière de côté et de rentrer au pays, ce qui mettra définitivement un terme à ses chances d'accéder à la LNH.

Annonçant sa retraite du hockey professionnel en avril 2020, à l'âge de 28 ans, celui qui était surnommé le « Carey Price espagnol » est désormais devenu dentiste, après avoir complété ses études.

« Il aurait eu le talent pour la LNH, assurément. Il avait aussi le gabarit. En fait, il avait tout. Mais arriver dans un pays où le hockey est carrément une religion quand tu n'as jamais vu autre chose que l'Espagne, c'est beaucoup plus difficile que ça en a l'air. Et il a aussi pris des décisions qui l'ont éloigné du hockey. L'important, c'est qu'il soit heureux aujourd'hui. », a conclu l'expérimenté François Allaire au sujet d'Alcaine.

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