Celui-ci a livré un puissant témoignage au journal La Presse, dans lequel, il a parlé de son passage mouvementé avec le CH et de Jonathan Drouin.
Richer ne s'est jamais caché pour dire qu'il avait passé par multiples gammes d'émotions lorsqu'il jouait à Montréal. Il ne serait pas audacieux de dire qu'il était malheureux la plupart du temps. La pression infligée envers les Québécois est parfois insupportable. Richer aimait son sport, quoi qu'il en soit.
« Je n'ai pas dit ça parce que je n'aimais pas mon sport. J'avais besoin d'aide »
L'organisation du Tricolore prenait le cas de Richer très à la légère, visiblement. Les dépressions étaient beaucoup moins considérées à cette époque, rappelons-le.
« Je leur disais que j'étais en train de mourir par en dedans, poursuit-il. J'avais beau parler avec les gens qui étaient responsables du Canadien dans ce temps-là – je n'ai pas besoin de rappeler les noms, tout le monde sait qui c'était –, ils me répondaient : «Voyons, Stéphane. Tu fais 1 million par année, tu es beau bonhomme, tu as tout dans la vie, tu ne payes pas d'auto, tu comptes 50 buts par année. Ça va passer.» »
En parlant de son histoire, Richer n'a pas passé par quatre chemins pour rappeler qu'en 2021, la situation se répète, faisant référence à Jonathan Drouin. Selon lui, les gens n'ont pas appris des situations passées, surtout quand il entend les commentaires négatifs du peuple québécois.
« J'écoute le monde parler : «Voyons donc, il fait 5 millions par année, ça fait longtemps qu'il n'a pas joué au hockey» »
Richer a visiblement de grandes attentes envers l'entrevue que Drouin livrera sur le réseau RDS lundi. Il espère que le numéro 92 déballera son sac entièrement.
« Moi, j'espère qu'il va tout dire, lance l'ex-athlète qui a aujourd'hui 55 ans. Même si ça fait mal. Même si, parfois, ça peut être gênant, ça devient un complexe. Il faut que tu parles. Les Québécois, on le sait, autant on peut être méchants, autant on peut tout comprendre et tout oublier. Il n'a pas demandé à être chez lui pendant un mois et demi Il n'était plus capable de fonctionner. »
À de nombreuses reprises, il a voulu venir en aide aux anciens jeunes joueurs de l'organisation, notamment les frères Kostitsyn, Alex Galchenyuk et Max Pacioretty.
« Tu voyais qu'ils avaient de la misère à circuler et à voyager, évoque-t-il. Pratiquer, jouer, c'était un fardeau. Moi, je leur disais [à l'organisation] : «Je l'ai vécu à Montréal, à 100 milles à l'heure.» On a dit que j'étais drogué, homosexuel, etc. Je faisais trois fois moins qu'eux autres. Mais je me disais : s'il y a une personne qui peut aider ces gars-là, c'est moi. Envoyez-les-moi tout seuls. Je vais aller souper deux soirs avec eux, je vais leur expliquer ce que c'est. »
Cependant, l'ancien numéro 44 s'est fait fermer la porte au nez, car la LNH considérait qu'il y a des personnes-ressources pour ce genre de cas...
Même sans avoir de détails, concernant le cas de Jonathan Drouin, on peut facilement voir le parallèle entre Richer et lui. Ce sont des problèmes récurrents, qui doivent cesser, selon Richer. Il y a l'humain sous le chandail du Canadien de Montréal, ce que les gens ont tendance à oublier...
« Le monde voit juste le nom dans le dos avec le numéro. Ils ne voient pas ce qui est ici », conclut-il en pointant son coeur.