Beauregard venait de connaître une saison du tonnerre avec les Stingers de l'Université Concordia, lorsqu'il s'est amené à Laval, où il avait accumulé 60 points en seulement 28 parties. Le potentiel offensif était visiblement au rendez-vous, mais pour une raison brouillon, le Québécois n'a pas obtenu une réelle chance de se faire valoir.
Pendant son court séjour à Laval, il n'avait récolté que 2 petits points, soit 1 but et 1 mention d'aide. Son utilisation peu avantageuse doit être prise en considération, lorsqu'on doit évaluer le travail de Beauregard. Sylvain Lefebvre, autrefois l'entraîneur-chef du Rocket, l'utilisait majoritairement sur le quatrième trio de l'équipe.
Même aujourd'hui, Beauregard est encore un peu amer envers l'organisation, considérant le peu d'opportunité qu'il a eu.
«Je n'ai jamais vraiment compris et je suis encore un peu amer face à tout ça, lance le hockeyeur d'entrée de jeu. Entre toi et moi, j'aurais vraiment voulu que le Rocket m'offre une meilleure opportunité. L'équipe ne m'a jamais donné une réelle chance de me faire valoir. Qui sait j'en serais où, aujourd'hui, si ça avait été le cas...»
«Quand je suis arrivé à Laval, l'équipe était déjà assurée de rater les séries. Nous étions bons derniers au classement. J'aurais vraiment apprécié avoir un match, voire une présence sur un trio offensif avec des joueurs habiles et déjà établis. Mais ce n'est pas arrivé. Je ne jouais que quelques minutes ici et là. »
Lefebvre et son équipe d'entraîneurs avaient tous été limogés à la fin de cette saison-là, ce qui a laissé vraiment peu de chance à Beauregard de continuer son chemin avec le Rocket.
«Il m'a dit qu'il comptait me garder à l'oeil, car il avait bien aimé mon rendement. Mais quelques semaines plus tard, tout le personnel hockey du Rocket a été limogé. Les jours ont passé et je n'ai eu aucune nouvelle de l'organisation après coup...»
Nicolas Riopel, actuel agent de Beauregard, est également déçu de la façon dont l'organisation du CH s'est comportée avec son client.
«On aurait dû lui donner un essai crédible. Il avait 23 ans et venait de brûler le circuit universitaire canadien en établissant un record de 60 points en 28 matchs. Je ne peux pas croire qu'il était trop vieux, trop lent, ou pas assez intelligent... Il aurait mérité une vraie audition sur un trio offensif.»
Beauregard évolue actuellement dans la ECHL, avec le Thunder de Wichita, où il semble avoir trouvé sa niche. En 57 matchs, il a accumulé 65 points, en plus d'avoir maintenu un différentiel de +22.
Il ne fait aucun doute dans la tête de l'attaquant de 25 ans qu'il reviendra dans la Ligue américaine de hockey, un jour.
«J'aimerais vraiment avoir une nouvelle chance dans la Ligue américaine. J'ai aujourd'hui 25 ans et je considère maintenant avoir une grande expérience. Je sais que j'ai les aptitudes pour y performer.»
Plusieurs équipes ont même contacté le jeune homme.
«Certaines équipes de la LAH se sont montrées intéressées à ses services, lance Nicola Riopel. Il brûle la ECHL et ça attire l'attention. Mais la situation, soyons francs, n'est pas du tout favorable cette année. Les équipes canadiennes ne voulaient pas prendre le risque de devoir lui faire passer une quarantaine de 14 jours. Dans une saison écourtée, les dirigeants se disaient que ça ne valait peut-être pas la peine.
«Aussi, plusieurs joueurs issus des universités américaines et de la Ligue junior de l'Ontario (qui n'a pas tenu de saison en raison de la COVID-19) ont rapidement été approchés par les formations de la Ligue américaine. On a très vite pu compter 15 à 18 attaquants par équipe. Il y a présentement un surplus de joueurs dans la LAH.»
Avec tout le talent que ce joueur possède, ce serait un crime qu'il ne revienne pas dans la AHL. Même, qui sait, peut-être qu'un jour, on le verra dans la LNH. À ce moment-là, on va pouvoir se dire que le CH a encore manqué le bateau avec un petit gars de chez nous...