Combien de fois ai-je entendu une personne me lancer avec vivacité : « Carey... il n'est pas capable de gagner en séries. Il n'a toujours pas de bagues à ses doigts! »
C'est un argument tellement facile à lancer comme ça tout bonnement. Dans un premier temps, Carey Price performe dans les moments capitaux comme les séries éliminatoires, vous n'avez qu'à penser aux dernières qui viennent de passer. De plus, en carrière, il affiche un pourcentage d'efficacité de 0,919 et une moyenne de buts alloués de 2,39 en séries.
« Il fut un temps où le nombre de bagues était une sorte de baromètre, mais plus maintenant. On peut aussi remarquer, parce que ça arrive, qu'il y a des gardiens qui sont bons en saison, et moins bons en séries. Mais ce n'est à l'évidence pas le cas de Carey Price. » - Ken Dryden
En second lieu, dans la Ligue nationale d'aujourd'hui, il y a désormais 32 équipes et non six ou 17, comme à l'époque de Ken Dryden. Plus il y a d'équipes, en plus du plafond salarial, plus ça devient ardu de gagner un championnat. Les dynasties d'aujourd'hui durent deux ou trois ans.... Ça, c'est tellement une facette à ne pas négliger, comme l'a indiqué monsieur Dryden.
« Dans mon temps, on pouvait mesurer le travail d'un gardien par rapport au nombre de bagues qu'il avait. Quand je jouais dans cette ligue, il y avait 17 équipes. Avant moi, des gardiens comme Jacques Plante et Bill Durnan évoluaient dans une ligue à 6 équipes. Ça me faisait 16 adversaires par année et eux, 5 adversaires. La saison prochaine, il y aura 32 équipes dans la Ligue nationale. Les Coupes Stanley ne passeront pas si souvent, et il y aura de plus en plus de grands joueurs qui vont devoir se retirer sans avoir pu en remporter une seule. » - Dryden
Donc, pouvons-nous arrêter de nous servir de cet argument du nombre de bagues lorsque l'on compare un joueur à un autre?